Cinema Improbable

Lake Placid

Notation 5,5/10

Lake Placid est un film d'horreur américano-canadien réalisé par Steve Miner et sorti en 1999.

Avec ses 27 millions de dollars, il se place parmi les films d'horreurs bénéficiant d'un budget conséquent, ce qui naturellement hausse la barre des attentes du spectateur ; il dure seulement 70 minutes.

Synopsis : Un film de crocodiles que l'on peut facilement assimiler à d'autres du même genre comme Black Water ou Solitaire, même si l'histoire change selon les films...

On commence par une scène où un plongeur va explorer on ne sait quoi dans un lac du Maine ; on sent très vite que le pauvre va se faire grailler, ce qui arrive rapidement puisque le malheureux finit en charpie, face à un shérif qui n'a aucune idée de ce qui s'est passé. Ce sentiment va persister pendant le premier tiers du film, avec des personnages qui échafaudent des théories farfelues sur le monstre en question (dinosaure préhistorique par exemple, ma préférée étant bien sûr l'ours sous-marin) sans imaginer un seul instant qu'il pourrait s'agir d'un crocodile (cela pourrait être la théorie la plus plausible, mais bon après avoir vu Sharktopus, tout reste envisageable...)

Spoiler Alert !

Il faut attendre l'arrivée d'un prof de mythologie barjo qui vénère les sauriens pour que le crocodile soit mentionné. Dès lors, les personnages vont enchaîner les bévues et les morts inutiles en tentant de s'approcher du croczilla, avec de l'humour bien présent ponctué de nombreuses punchlines qui font sourire.
Une légère romance entre la New-yorkaise propre sur elle-même et le présumé bouseux du Maine permet de mettre en place des transitions calmes entre les scènes de massacre. Au final, un piège assez improbable va être tenté pour capturer le monstre, et même si ce dernier part en cacahuète le crocodile va bêtement se piéger lui-même, ce qui permet de conclure sur un film dans lequel la bête ne meurt pas ; quelque chose d'assez inhabituel dans ce registre !

 

Réalisation : Steve Miner s'est spécialisé dans les films d'horreur, notamment par le biais de suites de films comme Vendredi 13 et Halloween. Le réalisateur est donc familier avec les techniques nécessaires pour donner un bon film d'horreur (ou du moins un film correct) ; le monstre est ainsi seulement suggéré pendant la première moitié du film et n'apparaît soudain que de manière spectaculaire (ici en dévorant un ours avec une scène très correcte en termes d'effets spéciaux, et c'est même pas de l'ironie).

Le film présente une bonne maîtrise de l'angoisse en jouant sur la diversité des plans de caméras et les musiques, dont une pendant les attaques qui se rapproche beaucoup de Jaws (souvent imité, jamais égalé). Egalement, les brusques transitions (quoique maîtrisées) prennent de court le spectateur qui n'arrive plus à distinguer les scènes violentes des scènes calmes, ce qui est énervant quand on veut être préparé à un sursaut instinctif.

Pour finir, les effets spéciaux restent très corrects pendant tout le film, sauf peut-être une petite déception lorsque le crocodile attaque les protagonistes sur la rive suffisamment longtemps pour qu'on s'aperçoive que le traitement par ordinateur choque tout de même un peu... Mais bon on a vu bien pire !

 

Bande-son : La composition des musiques revient à John Ottman, qui dispose d'une bonne notoriété dans ce domaine ; un collaborateur régulier du réalisateur Bryan Singer pour ne citer que lui, avec des films comme The Usual Suspects, Walkyrie... Bref il ne s'agit pas d'un débutant et cela se ressent dans le choix judicieux des musiques et effets sonores qui mettent bien dans l'ambiance et contribuent en grande partie à l'atmosphère stressante du film.

 

Jeu des acteurs/Personnages : La première chose qui m'a surpris dans ce film est le casting ; on retrouve en effet un certain nombre d'acteurs/actrices bénéficiant d'une certaine notoriété (future, car en 1999 la plupart n'étaient pas encore très connus). En effet, Brendan Gleeson (Troie, Harry Potter, Kingdom of Heaven) y est présent dans le rôle d'un vieux shérif ignare ; Mariska Hargitay (New-York unité spéciale) y joue un rôle inutile mais est tout de même présente. Quant aux autres, moins connus certes mais ayant tout de même des heures de vol dans leur filmographie !

Les personnages ne sont hélas pas à la hauteur et c'est le principal défaut de ce film ; imprudents, bêtes comme leurs pieds (je me suis toujours pas remis de la théorie de l'ours sous-marin) ils campent pendant tout le film à quelques mètres d'un lac abritant un croco de 10 mètres, et ils sont sereins ! En résumé, ces personnages qui font les frais d'un jeu d'acteur médiocre et vraiment pas convaincant constituent le principal obstacle à ce que ce film soit classé parmi les bons films d'horreur...

 

Conclusion : Un film de crocodiles assez correct dans l'ensemble ; avec de l'angoisse, des effets spéciaux corrects, des rebondissements inattendus et de l'humour omniprésent, on pourrait presque ranger ce film parmi les bons choix dans sa vidéothèque (et cela ferait pas de mal vu qu'ils se font rares ces temps ci). Hélas un jeu d'acteur moyen et des personnages trop superficiels, quoiqu'amusants, viennent pervertir le film... Il faut se rendre à l'évidence : ç'aurait été trop beau !

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